Georges Louis Leclerc, comte de Buffon
Naturaliste et écrivain français (Montbard, Bourgogne, 1707 — Paris,
1788).
 
Si, de son vivant, Buffon a subi maintes critiques, il n'en a pas moins acquis une gloire considérable, que l'ampleur de ses travaux et leur importance
lui ont méritée. Parti du principe que la véritable science est la connaissance des faits, et que le savant doit rejeter tout esprit de système pour s'élever
jusqu'aux grandes lois qui régissent l'univers, il a magnifiquement persévéré dans sa résolution d'en donner la preuve. En même temps qu'il accumulait les
observations et les expériences, il s'entoura de nombreux collaborateurs, entre autres Daubenton, et multiplia les correspondants proches et lointains, pour
publier de 1749 à 1788 les trente-six volumes de son Histoire naturelle, le monument littéraire le plus imposant du XVIIIe siècle français avec
l'Encyclopédie. Fils d'un conseiller au Parlement de Dijon, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, naquit à Montbard, en Bourgogne, le 7 septembre 1707. Il obtint un
diplôme de droit, étudia la médecine et voyagea beaucoup, en France et à l'étranger. Ses premiers travaux de physique et de mathématiques le firent
entrer à vingt-six ans à l'Académie des sciences (1733). L'année suivante, il publia la traduction française de la Statique des végétaux du savant anglais
Stephen Hales, puis celle de divers traités de Newton. Du jour où, en 1739, il fut nommé intendant du Jardin du roi (l'actuel Jardin des Plantes, à Paris), sa voie était tracée. En effet, jusqu'à sa mort survenue le 16 avril 1788, il allait, à raison de neuf heures par jour, poursuivre son œuvre sans se soucier
de ses détracteurs, pleinement conscient de sa force, et, en dépit de certaines erreurs, témoignant d'une vue profonde de la nature. Son habitude de la méditation, son besoin de silence et de solitude contribuent à expliquer cette capacité de travail. Il voulait tout étudier. Dans son domaine de Montbard, où il vivait en grand seigneur, il se consacra tour à tour à la dissection, aux examens microscopiques, à l'étude de la germination des plantes et à celle de leur croissance, de la reproduction, de la nutrition et des mœurs des animaux. Il rechercha la cause des mutations de la planète, entreprit des fouilles, étudia les métaux dans ses forges, posa le principe des lentilles à échelons (encore en usage aujourd'hui dans les phares), et mena, avant Franklin, des expériences sur le paratonnerre. Il aborda l'ensemble de ces études avec cette honnêteté, cette persévérance aussi qui lui firent déclarer que «le génie n'est qu'une plus grande aptitude à la patience».
Il appartenait au parti philosophique, fréquentait le salon de Mme Necker et reçut des témoignages d'admiration, aussi bien des souverains, tels que Louis
XV, Catherine de Russie ou le prince Henri de Prusse, que des philosophes comme Rousseau, Voltaire, Montesquieu ou Helvétius. Membre de plusieurs académies
européennes (Londres, Édimbourg, Berlin…), il eut, de son vivant, sa statue
érigée à l'entrée du Muséum, et reçut, lorsqu'il mourut, des funérailles
populaires.
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