François-René, vicomte de Chateaubriand (1768-1848)
Né à Saint-Malo, le 4 septembre 1768. Il fréquenta A. Chénier, Fontanes, Lebrun, Chamfort, La Harpe, Parny, Ginguené ; il fut officier, voyagea en Amérique et émigra à l'armée de Condé ; il revint en France au 18 brumaire et le premier Consul le fit entrer dans la diplomatie, mais à la mort du duc d'Enghien, il rompit avec Bonaparte et fit un voyage en Orient d'où il rapporta Les Martyrs et l'Itinéraire de Paris à Jérusalem. Il avait déjà publié Atala dans le "Mercure" dont il était le rédacteur, et le Génie du Christianisme qui fit une révolution dans les esprits, soulevant d'ardents enthousiasmes chez Fontanes, La Harpe, etc., mais surtout parmi les femmes, trouvant des détracteurs passionnés chez les derniers philosophes, Marie-Joseph Chénier, Morellet, et les révolutionnaires. Napoléon désira que Chateaubriand fût de l'Institut et le lui fit dire par Fontanes ; sur le refus de l'illustre écrivain, l'Empereur le fit menacer par le duc de Rovigo, ministre de la Police, de l'emprisonner à Vincennes. Il fut élu le 20 février 1811, en remplacement de Chénier, à une grosse majorité ; il croyait pouvoir garder son indépendance, mais les ardiesses contenues dans son discours de réception, où il critiquait les idées de son prédécesseur, flétrissait le régicide, exaltait la liberté, émurent l'Institut ; le discours fut soumis à l'appréciation de l'Empereur qui, n'ayant pu faire fléchir la conscience de l'auteur, en interdit la lecture. Chateaubriand fut exilé à Dieppe, tandis que ses amies Mme Récamier et Mme de Staël étaient exilées de France ; il n'occupa son fauteuil que sous la Restauration et devint dès lors un homme politique. Nommé par Louis XVIII ambassadeur en Suède en 1814, il fut empêché par le retour de Napoléon de prendre possession de son poste ; il suivit Louis XVIII à Gand où il fut son ministre de l'Intérieur. Pair de France en 1815, il fut ambassadeur à Berlin en 1820, à Londres en 1822, ministre des Affaires étrangères le 17 mai 1822, ambassadeur à Rome en 1828. Arrêté en 1832 pour son opposition à Louis-Philippe, il passa devant le jury. A l'Académie française, il rédigea avec Lacretelle et Villemain la supplique au roi contre la loi Peyronnet sur la presse, vota pour Lamartine et pour Victor Hugo et sollicita vainement Béranger de poser sa candidature ; il vota contre Alfred de Vigny, uniquement par amitié personnelle pour son concurrent Pasquier. Orateur politique et publiciste, Chateaubriand exerça une influence considérable sur la littérature française au début du XIXe siècle, il fut le premier romantique ; aux ouvrages déjà cités, nous devons ajouter les Natchez, les Aventures du dernier Abencérages, René et une traduction de Milton ; ses oeuvres complètes forment 31 volumes dans l'édition Ladvocat, 25 dans l'édition Furne et 5 grands in-8eme dans l'édition Didot. - Scipion Marin a écrit l'Histoire de la Vie et des Ouvrages de Chateaubriand. Deux nouveaux lundis de Sainte-Beuve qui l'appelle "le plus grand sujet littéraire du XIXe siècle". par www.academie-francaise.fr
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